XIXe-XXIe siècles
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Table des matières
Avertissement
Chapitre I: TATONNEMENTS (1895-1922)
I. Paul-Eugène Grindel en Pierrot
Cadre familial, médical, militaire et affectif des années de formation
L'héritage du symbolisme, Willette, les illustrations de Ciolkowski pour Premiers Poèmes (1913)
Dessins d'adolescence
II. Le temps de guerre
La bibliophilie: Dufy, Carlègle, Deslignères, Bernard Naudin
Quelques curiosités: Lhote, Derain
III. 1919: La révolution copernicienne
Ozenfant et l'Esprit nouveau
Marius Borgeaud
Illustrations de Lhote pour Les Animaux et leurs hommes
Jean Paulhan, André Breton, Tristan Tzara
Dada, la littérature et la peinture
IV. Jeunes gens en colère: Dada avant Ernst
L'Anti-palmarès de mars 1921
Eluard et Marcel Duchamp
Eluard et Francis Picabia
Eluard et Man Ray
Eluard et Hans Arp. Le poème "Arp"
V. Les débuts d'un collectionneur
Les cubistes et les autres
Un hommage à Marie Laurencin
Chapitre II: DADAMAX (1919-1924)
I. Dada à Cologne
Contexte politique, personnel et artistique de la démobilisation
Baargeld et Arp; bulletins et expositions Dada
Echanges avec Dada Paris: Die Schammade (Mars 1920)
II. L'exposition Max Ernst à Paris (Mai 1921)
Origine
Importance de l'affaire pour André Breton
L'intérêt d'Eluard
Un vernissage bien Dada
III. Der Sängerkrieg in Tirol... et sur le Rhin (2e semestre 1921)
Le Rendez-vous manqué de Tarrenz bei Imst
Une semaine décisive à Cologne (4-10 novembre 1921):
- Coups de foudre
- L'invention partagée: écriture, peinture
IV. Répétitions (parution en mars 1922)
Le poème "Max Ernst" (fin 1921):
- Le patron du sonnet et l'unique tercet
- Deux quatrains et la signifiance du carré
- Lecture au niveau de l'expression affective: deux distiques primordiaux et deux distiques complémentaires
- Lecture au niveau de la transposition esthétique des collages
Les collages et leur rapport aux textes:
- étonnement devant une thèse; réflexions sur le titre du recueil
- début d'une pratique inspirée de Lautréamont
Max Ernst dans quelques poèmes: "Intérieur", "Nul", "Rubans"
V. L'agonie de Dada Paris
Projet d'un Congrès parisien sur l'Esprit Moderne
La brouille entre André Breton et Tristan Tzara
Position de Paul Eluard
VI. Les Malheurs des Immortels (parution début juillet 1922)
Le rendez-vous rhénan de mars 1922
Incertitudes sur le chantier: Mars-Juin 1922
Une procédure de collaboration par correspondance: ne pas refaire Les Champs magnétiques
Décollage du poème "Les ciseaux et leur père"; analyse des apports
Extrapolation prudente: le "balayage" et l'inspiration
Quelques vues sur le titre du recueil
VII. L'été 1922
Témoignage d'un américain
Digression sur Dostoïevski
Une immigration clandestine
VIII. L'article "Max Ernst" (Les Feuilles Libres, Août-sept. 1922)
"Ce que tout le monde ne sait pas":
- Réécriture d'une autophoto
- Souvenirs d'enfance
"Ce que tout le monde sait":
- Dévoiement de la théologie
- Nouvelles vues sur le Paradis et l'Enfer
IX. L'automne 1922
Cohabitation à Saint-Brice
La période des "Sommeils"
Dernière collaboration littéraire entre Ernst et Eluard: "Et suivant votre cas..." (Littérature 1.12.1922); ou: fonction phatique de la gaudriole
X. L'an 1923: Un approfondissement visionnaire parallèle
L'inspiration fantastique de Max Ernst
Les illuminations de Paul Eluard
Incubation d'une crise
XI. Les fresques de Max Ernst pour la villa d'Eluard à Eaubonne
Circonstances et caractère
Rapprochements ponctuels entre fresques et textes
Généralisation: une imprégnation réciproque et définitive
XII. L'événement: mars-septembre 1924
La fugue de Paul Eluard
Le rendez-vous de Saïgon
"Ne plus partager"
Chapitre III: INTERMÈDE CHIRICO
I. Avant le voyage d'Eluard
Le Chirico d'Apollinaire
Le Chirico de Breton 1919
Une lettre dans Littérature
L'exposition de 1922 et la Collection Eluard
Présages
II. L'hiver 1923-24
La biennale de Rome 1923
Voyage et achats d'Eluard
III. Le poème "Giorgio de Chirico"
Les noms, les adjectifs et les verbes
Le je, le tu et le nous
L'image maternelle
IV. La rupture
Correspondance
Chirico à Paris
La déception générale
La version de Chirico
Ci-gît Giorgio de Chirico
V. L'énigme d'une journée
Les enquêtes de 1933
Eluard et la scène primitive
VI. Premières vues anciennes et conclusion
Chirico et Nerval
Un itinéraire de maturation
Une figuration du facisme et de la solitude
Chapitre IV: LE MUSÉE IMAGINAIRE DE CAPITALE DE LA DOULEUR
I. Le problème de la peinture surréaliste
L'imprécision du Manifeste d'André Breton
Les objections de Max Morise
Le radicalisme de Pierre Naville
Intervention d'André Breton: Le Surréalisme et la peinture
Position théorique d'Eluard; sa parenté avec celle de Desnos
II. Capitale de la douleur
Composition générale du recueil
Insertion régulière et couplages justifiés des poèmes sur les peintres
Ordre et point d'insertion de ces poèmes
III. Pablo Picasso
Le groupe, et Picasso jusqu'en 1924: Aragon, Breton, Le ballet Mercure; Eluard
Exégèse du poème "Pablo Picasso"
Exégèse du poème "Première du monde"
IV. André Masson
Données biographiques
Exégèse du poème "André Masson"
V. Paul Klee
Données biographiques
Exégèse du poème "Paul Klee"
VI. Joan Miró
Données biographiques; l'exposition de 1925; évolution de Miró
Exégèse du poème "Joan Miró"
VII. Georges Braque
Exégèse du poème "Georges Braque"
VIII. Max Ernst
Exégèse du poème "Max Ernst II"
Remarques sur le poème "A la flamme des fouets"
IX. Eléments de synthèse
Chapitre V: LE CAS DALI
I. Un coup de foudre
Salvador Dali jusqu'en mars 1929
L'été à Cadaquès
Le coup de foudre entre Dali et Gala
Un Chien andalou
L'exposition de novembre 1929
II. L'univers-solitude
L'hiver 1929-1930
Rencontre de Nush
Dali dans le n°1 du S.A.S.D.L.R: L'Ane pourri, la paranoïa et le délire théorique
Août 1930 à Cadaquès
A Toute Epreuve
III. Diversions et résignation
L'Immaculée Conception
L'Age d'or
La Femme visible
Un séjour à Lunel
L'Exposition de juin 1931
Un passeport refusé
Nuits partagées
L'Amour et la mémoire
Salvador Dali et l'antiobscurantisme
L'Affaire Aragon
L'Exposition de mai 1932
IV. Le poème "Salvador Dali" (1932)
Examens des sens de quelques formules:
- L'Ambition
- L'Hermaphrodisme
- Guillaume Tell
- Les Graines des désirs
- Le clavecin de Diderot
- Bouquets délicieux
Bifurcation lyrique du poème:
- Rendez-vous manqué
- Désarroi et solitude
Structure syntaxique:
- Anaphore du schème de phrase
- Mimésis de la volubilité
- Activité, finalité et paranoïa
V. Vers la rupture
- Hitler en Maldoror: le tribunal de février 1934
- 1935: Dali en Amérique
- 1936: Dali à Londres
- 1938: Dali en Italie. Ensablement définitif des relations
Chapitre VI: SUITE DES ENCHANTEMENTS (1927-1937)
I. Yves Tanguy
Données biographiques
Exégèse du poème "Yves Tanguy" de La Vie immédiate
II. Max Ernst (Suite)
Données biographiques
Exégès du poème "Max Ernst" (III) de La Vie immédiate
III. Le problème du fétiche
"D'un véritable continent", ou la cruauté aztèque
"L'Art sauvage", ou le Fatum océanien
L'exposition coloniale
"La nuit est à une dimension", ou le masque esquimau
"L'habitude des Tropiques", ou la fée Confuse
"La mode au Congo", ou la parure africaine
IV. Excursions
La revue Minotaure
Matisse, Baudelaire, et l'art du portrait
Misère et grandeur de la carte postale
Eluard colleur
"Man Ray": la lumière du photographe
Un délire cinématographique
Facile
Chapitre VII: LE SURRÉALISME A L'ÉTRANGER
I. René Magritte
Magritte au Perreux-sur-Marne
Rupture et réconciliation
Le développement du groupe surréaliste belge
Le poème "René Magritte"
- "critique de la peinture par la critique de la poésie"
- La condition humaine
- magie noire et magie blanche
Magritte et Eluard de 1935 à 1940
II. Paul Delvaux
Données biographiques
Le poème "Exil" et la mythologie féminine
III. L'exposition de Londres 1936
Une amitié
Thorns of thunder
L'exposition de Londres
La conférence "L'Evidence poétique"
IV. Roland Penrose
Un mois en Cornouailles: juillet 1937
Le poème "La dernière lettre"
- Tristan et Yseut
- Jeux de lettres
V. Le London Bulletin et Humphrey Jennings
E.L.T Mesens et le London Bulletin
Humphrey Jennings: données biographiques
Le poème "Humphrey Jennings"
Chapitre VIII: ILLUSTRE MAN RAY: LES MAINS LIBRES
I. Genèse et organisation du recueil, 1936-1937
Les vacances sur la côte d'Azur; témoignage de Man Ray
Dates des dessins et leur signification; tableau
Deux tableaux de répartition des formes strophiques
Hypothèses
Méthodologie d'une approche thématique
Tableau de recensement thématique des figurations
II. Premier sous-ensemble thématique: figures chargées négativement
Les architectures médiévales
Poupées, mannequins, masques
Objets
Thèmes complémentaires: mains vides, silhouettes
III. Deuxième sous-ensemble thématique: figures chargées positivement
Bustes féminins sans mains
Nus féminins sans mains ni paysages
Bustes et nus féminins avec mains
Nus avec paysages
Paysages sans nus
IV. Quelques dessins aberrants
"La Femme et son poisson"
"Les Mains libres"
V. Une analyse approfondie: main et fruits
De la sensualité manuelle du graphisme à la sensualité orale du poème
Le vert et le confit comme analogon culinaire de l'écriture automatique et du poème
VI. Frontispice, portraits et préface
"Le Pont brisé" (in: Les Yeux fertiles)
Brèves remarques sur une galerie de portraits
La préface et son sens: le désir et la gaucherie
VII. Effritement d'une intimité
Chapitre IX: LA FEMME ET SES RÉVÉLATEURS
I. Leonor Fini
Données biographiques
Le poème "Le Tableau noir"
II. Valentine Hugo
Une amitié
Les Animaux et leurs Hommes
Appliquée
Le poème "L'heure exacte"
Médieuses
"Un droit de regard enfin sur le poème"
De 1940 à 1951
III. Hans Bellmer
Données biographiques
Naissance de la Poupéé
La seconde Poupée
IV. Les quatorze poèmes de Jeux vagues la Poupée
Préambule méthodologique
La série de l'enfance: poèmes 1, 4, 3, 2, 9 et 12
La série des perversions: poèmes 7, 8 (2), 10 et 11
La série du désir: poèmes 5, 8 (1), 13 et 14
Cheminement du recueil; le poème 6; l'atténuation et la litote
Chapitre X: LE BILAN DE DONNER A VOIR
I. Genèse et structure: la part des peintres
II. Retour sur l'illustration de la poésie
III. Retour sur la nature de la poésie
IV. Retour sur les débuts d'André Masson
V. Retour sur les débuts de Joan Miró
Conclusion
Annexes
Bibliographie
Index nominum
Table des illustrations
Tables des matières
L'amour de la peinture, et l'amour des poèmes d'Eluard ont déterminé le choix du sujet de cette étude sur le poète et la peinture, dont le premier volume consacré à la peinture surréaliste est suivi d'un second volume intitulé Eluard, Picasso et la peinture, 1936-1952 (Droz, 1983).
En se limitant aux textes et aux poèmes, déjà nombreux, explicitement dédiés ou consacrés aux peintres et à la peinture, Jean-Charles Gateau tente de préciser les rapports qu'Eluard a entretenus avec les peintres, ses amis, d'élucider ceux que son oeuvre entretient avec la leur. Cela ne pouvait se faire qu'en pratiquant la biographie et l'exégèse. Aussi, sans se sacrifier à la biographie pour elle-même, Jean-Charles Gateau revient et lève le voile sur des événements peu connus de la vie d'Eluard, tout en se livrant à un corps à corps avec les poèmes.
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TABLE DES MATIÈRES
Remarques sur l'annotation et l'organisation de cette édition
Équipe de traduction
Présentation
1 – 1910. La lexicologie comme moyen stylistique
2 – 1914. Matilde Serao (Une caractéristique)
3 – 1930. Marie de France, auteur de contes problématiques
4 – 1931. Sur la conception de Rabelais
5 – 1932. Polyeucte à la lumière du Chant d'Alexius
6 – 1933. Interprétation d'une scène de Racine (Bérénice I, 4)
7 – 1934. Beauté poétique et étude des sources
8 – 1935. Commentaire de Villon sur la Ballade : « Quant de ce monde voult partir » (vers 1996-2023)
9 – 1935. Une habitude de style, le rappel chez Céline
10 – 1936. Sur « Le rouet d'Omphale » de Victor Hugo
11 – 1938. Le lion, arbitre moral de l'homme
12 – 1938. Pour le commentaire de Villon (Testament, v. 447)
13 – 1939. Discussion sur le v. 2015 du Testament de Villon
14 – 1939. Le discours direct vivifiant comme moyen de caractérisation
15 – 1940. La Branche VIII du Roman de Renart
16 – 1940. Le « Bel Aubépin » de Ronsard. Nouvel essai d'explication
17 – 1940. Étude a-historique d'un texte : « Ballade des dames du temps jadis »
18 – 1940. Le prétendu réalisme de Rabelais
19 – 1940. Le style circulaire
20 – 1942. Une interprétation linguistique et littéraire du poème « Ballade » de Claudel
21 – 1943. Le prologue des Lais de Marie de France et la poétique médiévale
22 – 1944. Le style de Ch.-F. Ramuz : Le raccourci mystique
23 – 1944. La genèse d'une poésie de Paul Valéry
24 – 1945. L'énumération chaotique dans la poésie moderne
25 – 1947. Le vers 2 d'Aucassin et Nicolette et le sens de la chantefable
26 – 1947. La « Lettre sur la baguette du coudrier » dans le Lai du Chievrefueil
27 – 1948. Note sur le « je » empirique et poétique chez les auteurs médiévaux
28 – 1948. Motifs de la pensée dans le style d'Albert Thibaudet
29 – 1948. Le style de Diderot
30 – 1948. Le « Récit de Théramène »
31 – 1948. Interprétation d'une Ode de Paul Claudel
32 – 1949. « Explication de texte » appliquée à Voltaire
33 – 1951. Ronsard : « Sur la mort de Marie »
34 – 1951. Aucassin et Nicolette : retour sur le vers 2
35 – 1952. Note sur le style de Péguy
36 – 1953. Le « Spleen » de Baudelaire
37 – 1953. Balzac et Flaubert : retour sur la question
38 – 1953. Les œuvres de Rabelais
39 – 1953. Les Lettres portugaises
40 – 1954. Le traitement poétique d'un thème platonicochrétien
41 – 1955. Le problème de la poésie latine à la Renaissance
42 – 1957. Additions à Mare amoroso
43 – 1958. Sur l'« Eglogue au Roy, soubs les noms de Pan et Robin » de Marot (1539)
44 – 1958. Sur le sonnet de Ronsard « Je voudroy bien richement jaunissant… » (Premier Livre des Amours)
45 – 1958. Ronsard : Le Second Livre des Amours, Seconde Partie
46 – 1958. Ronsard : Sonnets pour Hélène, Livre II, XLIII
47 – 1958. Clément Marot : « Eglogue au Roy, soubs les noms de Pan et Robin » (1539)
48 – 1958. François de Malherbe : « Consolation à Monsieur Du Périer, gentilhomme d'Aix en Provence, sur la mort de sa fille »
49 – 1958. Jean de La Fontaine : « Le meunier, son fils et l'Âne »
50 – 1958. Jean de La Fontaine : « Les deux pigeons »
51 – 1958. André Chénier : « La jeune captive »
52 – 1958. Alfred de Musset : « La nuit de mai »
53 – 1958. Victor Hugo : « Le rouet d'Omphale »
54 – 1958. Victor Hugo, La Légende des siècles : « Booz endormi »
55 – 1958. Victor Hugo, Les Rayons et les Ombres : « Tristesse d'Olympio »
56 – 1958. Baudelaire, Les Fleurs du Mal : LXXVII – « Spleen »
57 – 1958. Mallarmé – Autre Éventail de Mademoiselle Mallarmé
58 – 1959. Note sur la fable de La Fontaine « Les deux pigeons »
59 – 1959. La particule « si » devant l'adjectif dans le roman stendhalien Armance
60 – 1965. De nouveau sur le Livre premier de Gargantua de Rabelais
Notices
Repères biographiques
Table synoptique
Index nominum
Index rerum
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TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
Définitions et méthodes
Une histoire littéraire de l’intérêt
CHAPITRE PREMIER
LE DISCOURS MÉTHODOLOGIQUE, 1750-1850
Le discours méthodologique dans l’histoire
Le « méthodologique » : une catégorie anachronique
Méthode, méthodologie : proposition de définitions
Le talent dans la méthodologie
Des préceptes discriminants
L’inégalité des observateurs
La méthodologie répond à cette inégalité
L’émulation : solution politique à la faillite de la preuve
L’observation : entre valeur et « stéréotypage »
Une faillite de la preuve
L’émulation comme solution politique
L’observation n’est pas scientifique
« L’esprit universel des sciences et des arts »
Unir lettres et sciences : un acte illocutoire
Conclusion
CHAPITRE II
L’OBSERVATION AU XVIIIe SIÈCLE
Une nouvelle individualité : l’observateur
Le génie observateur
L’original observateur
Le solitaire observateur
L’observateur contre le philosophe
L’observation et ses républiques
Les enjeux politiques de la méthodologie
« De différents observateurs », « Différence des esprits »
CHAPITRE III
LA RÉVOLUTION ET LE « MOMENT 1800 »
Persistances : l’exemple des institutions montpelliéraines
L’observation dans les allocutions institutionnelles
Une rhétorique de l’émulation
L’observateur dans la mêlée, de la Révolution à l’Empire
Intervenir en observateur
Moraliser l’observation
Un nouveau modèle : mérite, éducation, norme
Les instigateurs du nouveau modèle
Friction entre deux modèles
Conclusion : l’utopie en pratique
CHAPITRE IV
L’OBSERVATION À L’ÂGE ROMANTIQUE
L’observation dans le champ politique : libéraux, socialistes, individualisme
La Restauration : l’observation selon les libéraux
La monarchie de Juillet : observation et « individualisme »
L’observateur « malade du siècle »
Observation et distinction
La mode de l’observation dans les sciences et les lettres
« Fatiguer son génie à trouver des distinctions »
Vulgariser l’observation
Conclusion : paraître observateur
CHAPITRE V
L’OBSERVATION OBJECTIVE
L’objectivité met fin au génie observateur
Un contexte favorable : la photographie, la statistique
objectivité contre le génie observateur
L’observateur chez Claude Bernard
La reconversion de l’observation de soi
Introspection et observation de soi
S’observer : un nouveau détachement de soi
Une politique du moi
L’immoralisme de lr bservation de soi
Conclusion : réflexivité, réciprocité
LA LITTÉRATURE RÉALISTE COMME MÉTHODOLOGIE
Le trait d’observation : une nouvelle valeur littéraire
L’observation dans la réception : tentatives d’approche
Valeur littéraire et valeur sociale
Le réalisme d’observation
Réalisme et empirisme : de l’obscurité à la transparence
Le réalisme sans la mimèsis
Omniscience, énigme, observateurs anonymes
Conclusion : un réalisme de la connivence sensible
CHAPITRE VII
DE LA MÉTHODOLOGIE AUX SCIENCES DE L’HOMME
Un indice du glissement épistémologique : la substituabilité
L’aveugle observateur
Le fou observateur
Le sauvage observateur
Une réinterprétation actuelle : l’observation participante
Généalogies de l’observation participante
Métempsycoses littéraires
Conclusion : le réel dans les sciences de l’homme
CONCLUSION
ÉVIDENCE ET MÉTHODE, DES OBJETS DE L’HISTOIRE
LITTÉRAIRE ?
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
Scientifique, impersonnelle, désengagée : aucun de ces adjectifs ne convient à l’observation entre 1750 et 1850. Ce qu’on appelait alors l’« esprit d’observation » était un talent universel, dont l’existence menaçait le consensus scientifique. Dans la philosophie sensualiste, plus un individu est observateur, plus il se perfectionne au contact du monde : l’observation ne dévoile la vérité qu’en faisant diverger les esprits. Pour résoudre ce dilemme, la méthodologie se fit politique et nourrit une pensée contestataire, de la bohème littéraire du XVIIIe siècle aux socialistes du XIXe. L’invention de l’objectivité finit par clore les débats, vers 1850, en annulant le génie d’observation au profit d’une substitution conventionnelle entre savants. Néanmoins, l’ancien schéma méthodologique se maintint dans la littérature réaliste. L’auteur observateur définit un réel commun à partir d’une négociation critique sur les talents. Cette littérature réaliste constitue donc une proposition épistémologique originale, qui interpelle encore nos sciences humaines.
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Le Livre des Psaumes, premier des autres livres (Ketuvim) de la Bible Hébraïque, présente des modèles de prière pour le croyant tant est grande la variété de leurs thèmes, qu’il s’agisse de « Louanges » – titre sous lesquels ils étaient originalement désignés –, d’hymnes, d’appels au secours ou encore d’instructions.
Bien que les psaumes de la Bible hébraïque représentent dans le monde juif ancien ou moderne des poèmes liturgiques, seules les Églises réformées les ont utilisés en langue française dans leur culte, les autres confessions ne tolérant qu’un usage privé de ces textes en français. Les psaumes de Clément Marot et Théodore de Bèze sont bien connus ; publiés pour la première fois au complet en 1562, après quelques éditions partielles à l’initiative de Jean Calvin, ils sont à la base de toutes les révisions ecclésiales réformées ultérieures. Les traductions catholiques des 150 psaumes par Philippe Desportes, Antoine Godeau et bien d’autres poètes ont eu du succès à leur époque. Le lecteur découvrira sans doute nombre d’auteurs ou de textes aujourd’hui oubliés, voire inconnus.
La présente publication a recensé toutes les éditions imprimées en vers français de 1521 à 1900, contenant au moins un psaume en vers et en français. Ce sont donc plus de 3 600 éditions différentes qui sont prises en considération et classées par ordre chronologique sans distinction de confession, émanant de plus de 600 poètes et représentées par quelque 24 000 localisations tant dans des bibliothèques françaises qu’étrangères.
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La littérature contemporaine évolue pour une part non négligeable en raison de la prise de conscience écologique, qui implique de repenser les contenus et les formes. Ce volume collectif étudie l’impact de cette nouvelle sensibilité sur l’imagination littéraire, en questionnant les nouveaux liens que celle-ci instaure, dans nos représentations individuelles et collectives, avec la nature et l’environnement. Dans une perspective écopoétique, l’attention porte prioritairement sur les moyens formels mis en œuvre pour faire le récit des problématiques écologiques. Si les contributions réunies ici se concentrent sur la littérature écrite en français, elles convient aussi d’autres domaines linguistiques et culturels, dans l’esprit d’ouverture que demande la problématique écologique. Plusieurs axes se dégagent, qui donnent lieu à des développements regroupés dans cinq sections : ‹Environnements littéraires›, ‹Présence du non-humain›, ‹Imaginaire de l’oikos›, ‹Bouleversements environnementaux› et ‹Engagements›. L’ensemble est complété par un inédit de Gisèle Bienne, écrivaine centrale dans le champ, qui interroge la problématique à travers le souvenir d’un lieu : la ferme familiale.
Pierre Schoentjes, Riccardo Barontini et Sara Buekens sont spécialistes de la littérature des XXe et XXIe siècles ; ils se concentrent actuellement sur des questions d’écopoétique en littérature française et francophone. Leurs recherches dans ce domaine cadrent dans les activités de l’équipe Literature.green.
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La menace écologique est plus prégnante que jamais dans notre société et devient, au fil des années, un motif incontournable dans la production artistique de notre temps. Ce livre interroge plus précisément la nature dans la littérature contemporaine en français, à partir d’un corpus de textes pris dans le domaine européen (Chevillard, Michon, Mingarelli, Ollier, Réda, Rouaud, Simon, Tesson, Trassard) et antillais (Chamoiseau, Glissant, Maximin). La question centrale qui est posée ici concerne l’influence d’une prise de conscience environnementale sur la représentation de l’espace. Pour cela, les analyses s’appuient sur l’écocritique nord-américaine aussi bien que l’écopoétique, plus à même de rendre compte de la littérature en français.
La recherche démontre que la conscience écologique va de pair avec une nouvelle conception du monde qui met à mal les représentations traditionnelles de l’espace. L’exploration de l’espace sauvage ne conduit dès lors pas à une célébration d’un paysage sublime, mais associe les découvertes du voyageur tout au plus à un sublime suspendu, tremblé et par là provisoire. De même, le récit préhistorique ne recourt pas aux stratégies littéraires du roman préhistorique traditionnel. Plutôt que de procéder comme ce dernier à la représentation du temps préhistorique et que de montrer l’arrivée triomphante de l’homme, le récit contemporain se livre, au contraire, à une enquête incertaine autour de la trace humaine dans l’espace. Il apparaît ainsi un décalage entre la relativité de l’histoire humaine et la permanence du temps géologique. La littérature met en avant la nécessaire reconfiguration des représentations traditionnelles de l’espace et remet en cause la place centrale que l’homme s’attribue. Il s’agit pour les textes de montrer en quoi la géographie apparaît comme une entité plastique et mobile, comme en témoigne par exemple le motif du jardin qui réconcilie les efforts d’am©nagement de l’homme et l’énergie désordonnée de la nature. L’esthétique contemporaine relève alors d’une mobilité écopoétique en signe d’une nouvelle empathie avec le monde.
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L'accusation d’impuissance fut l’une de celles qui revint le plus fréquemment à l'encontre d’Alfred de Vigny, sous la plume de critiques qui cherchaient par là même à montrer qu’il y avait chez lui une certaine difficulté à écrire et à exprimer ses idées sur le papier. Or, ce qui explique la retenue de Vigny selon Pierre Dupuy, ce n'est pas le manque d’inspiration, ni même une insuffisance dans l’art d’écrire, mais plutôt une conscience aiguë des implications que peut avoir l'écriture. Dans ses textes, poèmes, pièces de théâtre, récits en prose, lettres, fragments manuscrits, l’écriture ne cesse de se prendre elle-même comme objet. Étudier cette œuvre implique donc d’étudier une écriture qui parle continuellement d'elle. C’est là que se jouent toute la spécificité de Vigny, son ambivalence aussi, et enfin sa modernité.
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Trois décennies après la fin de la République démocratique allemande (RDA), sa vie musicale reste très mal connue dans le monde francophone. Conçue comme un outil idéologique au service de l’URSS, elle se distinguait par un nationalisme sourcilleux, par la valorisation d’un esprit conformiste et par une surveillance permanente que la STASI opérait sur les musiciens. Des personnalités ou des institutions telles que Kurt Masur, Theo Adam et Peter Schreier, l’Opéra d’État de Berlin-Est ou l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig n’y échappèrent jamais.
Ce livre a été écrit à la suite de dizaines d’entretiens et de longues recherches entreprises en 2012 dans des fonds d’archives. Il comporte quantité d’informations inédites sur une activité débordante. Celle-ci incluait l’art lyrique, la musique de chambre, la musique symphonique, la musique sacrée, la création contemporaine, les tournées à l’étranger, l’industrie du disque. L’ouvrage prend aussi en considération la Réunification allemande et ses lourdes conséquences pour l’éphémère RDA…